Que l’on soit propriétaire d’une voiture, d’un van, d’un fourgon, d’un camping-car ou d’un camion, on y passe tous : le contrôle technique. Épreuve parfois redoutée, ce contrôle est obligatoire et atteste de la bonne santé de votre véhicule. Y’a t-il une différence entre le contrôle technique d’un fourgon aménagé et d’une voiture ? Quid des fourgons aménagés non VASP ? Peut-on rouler sans contrôle technique ? Pour répondre à vos questions, voici notre guide du contrôle technique des fourgons aménagés.
Le contrôle technique en France c’est quoi ?
En France la visite technique périodique est obligatoire depuis 1992 pour tous les véhicules légers (moins de 3,5 tonnes). Le contrôle technique a pour but d’augmenter la sécurité des usagers sur les routes. Tous les véhicules de 4 ans et plus sont concernés et sauf exception, la visite s’effectue tous les 2 ans. Le premier contrôle doit s’effectuer dans les 6 mois précédent le 4e anniversaire de la mise en circulation. Ce contrôle s’effectue dans les centres agréés par l’État, listés sur le site de l’UTAC OTC. Il n’y a pas de rappel : c’est au propriétaire du véhicule de prendre RDV.
Que se passe-t-il durant cette visite ? Le professionnel vérifie certains points selon une liste de critères préétablies (voir ci-dessous). Il classe les défauts selon un certain degré qui peuvent nécessiter une contre-visite.
Le contrôle technique des fourgons aménagés, vans et camping-cars est-il différent d’une voiture classique ? Et bien non ! Ces véhicules faisant partie de la catégorie M1 tout comme la voiture, ils sont soumis aux mêmes conditions. Deux exceptions quand même : les fourgons aménagés non homologués (pas de mention VASP sur la carte grise) et les poids lourds.
Le contrôle technique a évolué en 2018
En 2018, le monde de l’auto a tremblé : la France a appliqué dès le mois de mai une directive européenne datant de 2014. Celle-ci visant à harmoniser le contrôle technique en Europe pour diminuer le nombre de victimes d’accidents de la route. Mais concrètement, qu’est-ce qui a changé ?
- Les points de contrôle passent de 123 à 133. Ces points sont répartis en 9 fonctions : feux, visibilité, direction, freinage, châssis, nuisances, pneus, identification du véhicule et autre matériel
- 610 défaillances (contre 411 auparavant) à inspecter
- Un nouveau degré de sanction : le stade critique
- Un prix qui augmente (tout comme celui de la contre-visite) : + 20 % à 30 %. Moyenne : 80 €
Le contrôle antipollution qu’est-ce que c’est ?
Il vérifie les émissions de gaz nocifs produites par les véhicules. C’est un contrôle supplémentaire au contrôle technique. Ce contrôle s’applique uniquement aux véhicules utilitaires. Donc les fourgons aménagés possédant la mention VASP sont exemptés de ce contrôle. Par contre ceux qui possèdent un fourgon non homologué (CTTE) devront le passer.
Il doit être effectué 1 an après le contrôle technique dans un centre agréé. Il faut présenter le certificat d’immatriculation ainsi que le rapport du dernier contrôle technique. Les techniciens vont alors vérifier la sortie du pot d’échappement grâce à une sonde et une bonne accélération. Le contrôle dure une dizaine de minutes et coûte entre 20 € et 60 €.
Points de contrôle et défaillances
Il y a donc plus de 133 points de contrôle à vérifier lors d’un contrôle technique. Mais concrètement, qu’est-ce qui est examiné ?
- Identification du véhicule : plaque d’immatriculation, plaque constructeur, présentation du véhicule, nombre de places assises, compteur kilométrique, document d’identification…
- Équipements de freinage : frein de service, frein de stationnement, frein de secours, réservoir de liquide de frein, correcteur / répartiteur de freinage, pédale du frein de service, système d’assistance de freinage….
- Direction : angles, volant de direction, antivol de direction, système d’assistance de direction…
- Visibilité : pare-brise, autre vitrage, rétroviseur, essuie-glace et lave-glace, système de désembuage….
- Feux, dispositifs réfléchissants et équipements électriques : feu de croisement, feu de route, feu antibrouillard, feu additionnel, signal de détresse, triangle de pré signalisation, faisceau électrique…
- Essieux, roues, pneus, suspension : suspension, trains, amortisseur, roulement de roue, roues, pneumatique…
- Châssis et accessoires du châssis : soubassement, plancher, bas de caisse, carrosserie, capot, pare-chocs…
- Autre matériel : siège, ceinture, avertisseur sonore et sa commande, batterie, support roue de secours, dispositif d’attelage….
- Nuisances : moteur, boîte, transmission, alimentation, réservoir de carburant, échappement, mesure pollution…
Niveau de défaillance et contre-visite
Lors du contrôle technique des fourgons aménagés ou de tout autre véhicule, chaque point reçoit un niveau de défaillance. Il peut être mineur, sans contre-visite, majeur avec obligation de contre-visite dans les 2 mois et désormais critique avec une validité du contrôle limitée au jour du contrôle tant que les réparations ne sont pas effectuées. En gros, vous avez 24 h pour faire les réparations…
La contre-visite peut se faire dans un autre centre agrée et on doit présenter le procès-verbal de contrôle technique périodique défavorable ainsi que le certificat d’immatriculation du véhicule.
Un véhicule contrôlé sans validation d’un contrôle technique s’expose à une amende pouvant aller jusqu’à 750€. Avec immobilisation du véhicule et confiscation de la carte grise.
En 2020, 20 394 196 véhicules ont été soumis au contrôle technique : 21,21 % de ces véhicules ont été déclarés non conformes dont 20,35 % pour défaillances majeures et 0,86 % pour défaillances critiques.
Le contrôle technique des fourgons aménagés
Passons maintenant à ce qui nous intéresse : le contrôle technique des fourgons aménagés, vans ou camping-cars. Bien qu’en soit le contrôle n’est pas différent que pour une voiture classique, il faut distinguer plusieurs catégories : les fourgons aménagés VASP, c’est-à-dire ceux qui sont homologués, les fourgons non VASP et les poids lourds.
Les vans ou fourgons neufs sortis d’usine ont la mention « camping-car » (VASP) et passent donc le contrôle technique normalement. C’est aussi le cas pour les fourgons « faits maison » quand ceux-ci ont passé les épreuves pour avoir la mention VASP (auprès de la DREAL).
Le contrôle technique des fourgons aménagés non VASP
Là ça se corse un peu pour les vans ou fourgons qui n’auraient pas la mention VASP mais qui sont aménagés pour y vivre et voyager. Depuis 2018, l’État impose une mise en conformité du certificat d’immatriculation avec le type de véhicule. Qu’est-ce que cela signifie ?
Votre certificat d’immatriculation mentionne votre type de véhicule :
- VP pour voiture particulière
- CTTE pour véhicule utilitaire
- VASP caravane pour Véhicule Automoteur Spécialisé dont le poids total est inférieur ou égal à 3,5 tonnes (=camping-car)
Donc si vous présentez un fourgon aménagé mais qui a la mention CTTE, le contrôle ne sera pas valide. L’objectif du durcissement du contrôle technique c’est aussi de supprimer de la circulation les véhicules potentiellement dangereux. Comme ceux avec des installations de gaz et d’électricité non conformes ou non vérifiées. Donc si vous avez des installations gaz ou électriques fixes, vous allez devoir faire homologuer votre véhicule.
La nuance des aménagements
La nuance qui peut faire passer le contrôle technique à votre véhicule CTTE qui dispose d’aménagement camping-car réside justement dans ces aménagements. Selon la directive 2007/46/CE du Parlement Européen, on entend par «motor-home» : un véhicule à usage spécial de catégorie M conçu pour pouvoir servir de logement et dont le compartiment habitable comprend au moins les équipements suivants : des sièges et une table, des couchettes obtenues en convertissant les sièges, un coin cuisine, des espaces de rangement. Ces équipements doivent être inamovibles; toutefois, la table peut être conçue pour être facilement escamotable
La seule porte de sortie pour passer outre l’homologation, c’est donc de disposer d‘installations démontables et amovibles, ôtées lors du contrôle technique. Cependant, il ne faut pas avoir touché à la structure du véhicule. Mais attention ! Ce n’est pas recommandé de procéder ainsi. Même si votre véhicule passe le contrôle technique, le certificat d’immatriculation restera en CTTE. Et si malheureusement vous avez un accident, l’assurance ne prendra pas en charge vos réparations car le certificat n’est pas conforme avec la réalité…
Le contrôle technique des poids lourds
Si vous possédez ou si vous avez aménagé un camping-car ou fourgon de plus de 3,5 tonnes, le contrôle technique est bien évidemment obligatoire. Alors qu’avant il devait s’effectuer tous les ans, depuis 2017 les camping-cars poids lourds sont comme leurs confrères de 3,5 tonnes : tous les 2 ans (sur le modèle 4-2-2).
Même si le principe du contrôle est le même, les vérifications et sanctions ne sont pas identiques pour cette catégorie de véhicules :
- Des centres spécialisés : il faut se rendre dans des centres agrées possédant une autorisation pour les poids lourds (le réseau DEKRA possède 160 centres en France)
- 157 points de contrôle avec plus de 734 défaillances potentielles (même niveau de défaillance que véhicule classique)
- Amende : 750 € pour non présentation du contrôle technique, s’élevant à 3 750 € pour les sociétés.
FAQ du contrôle technique des fourgons aménagés
Voici une petite FAQ pour répondre à toutes vos questions en un coup d’œil !
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