Slow travel : des voyageurs à la recherche de sens

par | 27 Juin 2023

slow voyage

#voyageurs

Le tourisme de masse connait peut-être sa fin. En effet, depuis quelques temps, de nouvelle tendances se sont développées, à l’opposé de ce tourisme d’affluence : voyage éco-responsable, tourisme durable, éthique, solidaire…Et parmi ces mouvements, celui du slow travel. Il résulte de prises de conscience de voyageurs préférant vivre leur voyage en prenant leur temps, en privilégiant les rencontres et les échanges, en profitant de l’instant présent. Exit les circuits tout tracés, l’enchaînement des visites… Alors le slow travel, on se pose et on en parle ? Saviez-vous que 53 % des européens souhaitent lever le pied en voyage ?

Le slow travel pour les nuls

Le slow travel fait partie du slow movement, généralisé dans plusieurs domaines : slow food, slow cities, slow fashion… Il consiste à ralentir son rythme de vie, rythme qui est devenu une course à la consommation rapide. Le tourisme et le voyage sont devenus des loisirs de masse. Phénomène accentué par les réseaux sociaux. Et comme dans tout, cela génère de bonnes comme de mauvaises choses. Tout le monde veut aller au même endroit pour prendre la même photo (on fait même la queue pour se prendre en selfie…).

 Autres côtés néfastes : une nature qui peut en pâtir (exemple de la plage Maya Bay en Thaïlande, fermée pour permettre la régénération des coraux, dégradés par une surpopulation) et une population locale qui peut en subir les conséquences (appartements transformés en Airbnb plutôt qu’en logement longue durée). On peut parler alors de « Disneylandisation du monde «  (terme inventé par la géographe Sylvie Brunel) : le monde devient un parc d’attraction où chaque paysage ou activité devient un manège.

Le slow travel est donc en total contradiction avec cette course aux voyages. Il peut se traduire par le fait de s’accorder plus de temps en voyage. Prendre le plaisir de voyager, sans horaires, sans planning millimétré. Vivre le voyage dans la spontanéité, l’imprévu, le hasard, l’authentique. Vivre au rythme du pays, prendre le temps de s’imprégner du lieux, des rencontres. Privilégier l’expérience plutôt que la quantité. Mais en voyage, surtout lorsqu’on part pour une durée déterminée, on souhaite ne rien louper des trésors de la destination et donc faire le maximum d’activités et visites. C’est le syndrome FOMO, comprendre Fear Of Missing Out : la peur de louper quelque chose. Alors comment glisser doucement vers le slow travel sans nourrir de frustrations ? Voici quelques façon de voyager en mode slow.

Le voyage en mode slow

Slow travel sur les rails

slow travel en train

Le train est l’incarnation même du slow travel : peu polluant (il ne rejette pas de CO2 directement), il permet de voyager à un rythme de croisière et de relier des coins moins touristiques. Même si le développement du TGV a permis de rallier des villes plus rapidement, il existe toujours des petites lignes ferroviaires permettant de voyager lentement. Saviez-vous que le mythique Orient Express voyageait à 70 km/h ? Et que le train le plus lent étant le Glacier Express en Suisse, reliant Saint-Moritz à Zermatt en 8 h (291 km) ?

Qui n’a pas aimé contempler, durant un voyage en train, le défilement des paysages ?
Si vous cherchez des itinéraires, n’hésitez pas à vous procurer Slow Train de Juliette Labaronne avec 30 échappées ferroviaires à découvrir.
Slow Train – édition Arthaud – 21

Prendre le temps de voyager en vélo

Le vélo est également parmi les moyens de transport les moins polluants puisque vous n’utilisez que votre propre énergie pour vous déplacer. D’ailleurs les voyages à vélo se démocratisent de plus en plus ces dernières années, que ce soit pour une ou plusieurs semaines voire des tours d’Europe et du monde. Et même pas besoin de partir loin pour voyager en vélo : la France compte pas moins de 15 000 km de pistes cyclables ! Un voyage tout en liberté avec le choix pour la nuit : bivouac, camping, gîtes, chambre d’hôtes…

Quelques idées d’itinéraires :

  • La Loire à vélo pour découvrir ses célèbres châteaux. Itinéraire de 900 km (de Cuffy à Saint-Brevin-les-Pins) à faire par étapes. Alternatives entre vélo et navettes fluviales pour traverser la Loire.
  • La Vélodyssée pour rouler le long de la côte Atlantique : 1 200 km aménagés et balisés, de Roscoff à Hendaye. Les sites incontournables sur la route : lac de Guerlédan, dune du Pilat, l’abbaye de Bon-Repos, phare de Cordouan…
  • La ViaRhôna, une itinérance au fil du Rhône : 815 km du Lac Léman aux plages camarguaises. Roulez sur une route d’histoire et plongez tout au long du parcours dans 2 000 ans d’histoire et de richesses patrimoniales.
  • Plusieurs pistes vous permettent de découvrir les voisins européens. Comme la véloroute des Capitales (5 500 km dans 7 pays pour découvrir Dublin, Londres, Berlin, Varsovie, Minsk et Moscou), la véloroute des Pélerins (5 100 km qui retrace le célèbre chemin de Saint-Jacques de Compostelle avec pas moins de 28 sites classés à l’Unesco à visiter)… Plus d’infos : http://fr.eurovelo.com
slow travel en vélo

N’hésitez pas à vous procurer le guide « Partir à vélo », édité par Cyclable. Guide pratiques avec des conseils et astuces concrets sur l’organisation d’un voyage en vélo et également récits d’aventuriers avec leurs itinéraires incontournables.

Bateau, voile, kayak… découvrir le slow travel par la route des mers

Le slow travel passe également par les déplacement sur l’eau : bateau, voilier, kayak, canoë, pirogue… Autant de moyens de transport que d’envies ! Sur les mers et océans, sur les rivières ou canaux, le slow travel se vit au fil de l’eau. Partir pour un tour du monde en voilier, s’échapper une semaine en louant un bateau ou une péniche, s’aventurer en kayak dans des petits coins perdus… Voyager sur l’eau requiert du temps et de l’envie : vous voyagez avec les éléments. Croisière fluviale ou boat-trip, à chacun sa façon d’expérimenter son voyage sur l’eau. Vous pouvez même faire du bateau-stop (ou cobaturage) : embarquer sur un bateau en échange de services. Une alternative écolo et slow pour traverser les océans par exemple ! (apprenez-en plus en lisant le dossier de Tourdumondiste).

Ils font du slow sur l’eau…

Amélie du blog Hellolaroux, à (re)découvert la France au fil de l’eau le temps : Canal de la Marne au Rhin, du Nivernais, la Garonne, la Loire… Un beau récit et de belles photos à découvrir ici.
Aurélie, globetrotteuse épicurienne qui tient le blog Chouette World a testé le slow travel sur le canal du Nivernais avec sa petite famille, seule à bord d’un bateau de location. Une belle ambiance qui se partage ici.
Et Anaïs et Damien sont partis faire le tour du monde à la voile, une lune de miel à durée indéterminée ! Pour en prendre plein les yeux c’est ici !

Le slow travel à pied !

Le slow travel se pratique également à pied ! Voyager à pied est une expérience unique : pas de transport, un voyage au rythme de sa cadence, des rencontres différentes… C’est aussi apprendre à voyager avec le moins de choses possible.Tout se retrouve dans le sac à dos porté à longueur de journée, autant dire que chaque élément est pesé ! Bien sûr un voyage à pied est tributaire de dame nature et de la météo : une journée de marche sous la pluie n’est pas forcément optimale… Cela enseigne donc à prendre le temps ! Il faut plutôt bien planifier son itinéraire et ses étapes : il existe par exemple 12 sentiers européens de grande randonnée. Le plus grand ? 12 000 km à travers 10 pays !

Quand on pense slow travel à pied, un nom nous vient directement en tête : l‘écrivain et voyageur français Sylvain Tesson. Il est l’incarnation même du voyageur aventurier qui prend le temps de vivre ses voyages. A son actif : tour du monde en vélo en 1993, traversée des steppes d’Asie centrale à cheval, itinéraire de la Sibérie à l’Inde à pied, 6 mois de retraite dans une cabane en Sibérie… Sylvain Tesson est membre de la Société des explorateurs français et ça, ça en jette !

Ne manquez pas non plus notre article sur le slow travel en van aménagé.


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