La chute des ventes des vans aménagés semble marquer le coup depuis 2022. Le marché du véhicule de loisirs a en effet connu une forte hausse post Covid, avec le désir des voyageurs de se tourner vers ce mode de voyage itinérant. Mais la vente de van aménagé semble se stopper : est-ce la fin de la tendance vanlife ? Quelles sont les raisons de cette baisse ?
La chute des ventes des vans aménagés : retour à la normal après des années fleurissantes ?
Si le van a le vent en poupe depuis 2018 et l’émergence de la tendance vanlife, notamment sur les réseaux sociaux, est-ce toujours le cas aujourd’hui ? Le voyage en van aménagé est-il toujours autant recherché ? Comment se porte le marché des véhicules de loisirs ?
Le camping-car et le van aménagé permettent de voyager de manière itinérante et autonome. Leur succès n’est pas récent puisque c’est dès 1948 que sort le premier prototype du célèbre combi Volkswagen et c’est dans les années 1970 que l’industrialisation du camping-car démarre. Mais la crise de la Covid a accéléré ce mode de vacances. A une période où les déplacements étaient limités, le camping-car et le van ont représenté une opportunité pour voyager en sécurité, de façon indépendante et autonome. Mais aussi de redécouvrir les richesses de la France !

Entre 2020 et 2021, la vente de vans neufs a augmenté de 49 % ! Celle des camping-cars a aussi un peu augmenté, passant de 13 957 véhicules neufs vendus à 14 373.
Mais il faut noter que cette année fut exceptionnelle et que la lente baisse des ventes des vans aménagés a commencé son chemin. Pour quelles raisons ?
4 raisons pour expliquer la chute des ventes des vans aménagés
Aujourd’hui, pas moins de 600 000 véhicules de loisirs sont en circulation sur le territoire français. Après 3 années où la vente des vans a explosé suite à la pandémie, l’amorçage de cette chute des ventes des véhicules de loisirs peut s’expliquer par plusieurs raisons. Car ce n’est pas l’envie qui manque ! Ce mode de voyage séduit de plus en plus de voyageurs, désireux de trouver une forme de liberté. Alors stocks importants, prix élevés, concurrence accrue et un marché de l’occasion fort : voici ce qui explique la lente diminution de l’immatriculation des vans neufs.
Le retour de bâton de la forte demande
Comme évoqué, la pandémie mondiale que nous avons connu a permis aux véhicules de loisirs d’être largement démocratisés. Une forte demande est alors née : les carnets de commande des constructeurs se sont remplis rapidement, allongeant même les délais de livraison. En effet certains ont dû attendre plus de 2 ans avant de pouvoir rouler dans leur camping-car ou van neuf. Cette demande a logiquement entraîné une hausse de la production des véhicules de loisirs. Mais aujourd’hui la demande n’est plus la même et la production continuait à tourner à plein régime il y a encore quelques temps. Résultat ? Des stocks importants sur les bras ! Le marché des véhicules de loisirs neufs s’est donc vite saturé tandis que le marché de l’occasion a fortement progressé.
Nous avons livré ce que les distributeurs nous ont commandés durant une période marquée par une crise de l’offre. Tout le monde réclamait des véhicules. Jusqu’en février 2023, les prises de commande étaient énormes. Six mois après, tout s’est écroulé. Et pas seulement en France, mais sur l’ensemble des marchés en Europe
Daniel Seisenberger – Bürstner France – Fourgonlesite
Un marché de l’occasion florissant
La chute des ventes des vans aménages s’explique également par un marché de l’occasion qui répond à la demande. C’est simple : de 2008 à 2023, l’occasion est passée de 40 348 camping-cars à 68 463, soit une hausse de 69 %. Particuliers qui revendent leur véhicule, professionnels qui font des opérations de déstockage… A cela s’ajoute également de nouveaux acteurs qui investissent le marché de l’occasion.
En effet, avec la tendance vanlife, c’est logiquement que le nombre de loueurs professionnels a augmenté. De nombreuses agences de location de vans et fourgons sont apparues sur le territoire. Et désormais ceux-ci revendent les véhicules mis en location après leur exploitation. Les loueurs professionnels développent leur propre plateforme de revente des vans, avec des ventes rapides et une disponibilité immédiate.
Concurrence et prix élevé
Pourquoi les vans sont aujourd’hui si chers ? Si un simple van à toit relevable était considéré comme bon marché il y a encore quelques années, il n’est pas rare aujourd’hui de voir des vans au prix d’un camping-car. Plusieurs explications à ces prix élevés :
- Des délais qui explosent les prix : quand le marché était hyper tendu avec une demande plus importante que l’offre et des retards de livraison, les prix ont explosé, certains vans prenant même jusqu’à 10 % d’augmentation
- Des composants plus chers avec les crises : le prix des matières premières comme le bois ou l’acier s’est envolé avec notamment les guerres et crises, ce qui fait logiquement augmenter les coûts en fabrication et carrosserie. Idem pour le plastique ou les textiles comme avec le polyester
- Des châssis plus coûteux : du van au camping-car, le prix du châssis a augmenté faisant logiquement augmenté le prix de vente (hausse de 3% à 9 %).
A ces prix élevés s’ajoute une concurrence rude. Le marché des véhicules des loisirs ayant explosé ces dernières années, les marques historiques ont fait face à l’émergence de nouvelles sociétés. Certaines spécialisées dans la construction et l’aménagement de van. Cette offre pléthore de revendeurs et constructeurs perd un peu plus le consommateur. Il a désormais une large palette de véhicules aux caractéristiques similaires. Mais aussi l’opportunité de choisir l’une des nombreuses sociétés d’aménagement de véhicule pour personnaliser son van.
Il faut noter également l’émergence de nouvelles formes de nomadisme avec les tentes de toit et les kits amovibles.
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