Première étape dans l’aménagement de votre van : percer les ouvertures et faire l’isolation ! Ce sont plutôt de grosses étapes car une isolation réussie sera gage de confort dans votre vie nomade. Et si vous ne percez pas correctement les ouvertures pour les baies ou lanterneaux, vous risquez de vous retrouver avec des problèmes d’humidité. Alors comment réaliser l’isolation du fourgon aménagé ? Quelle est la meilleure isolation pour un fourgon ? Découvrez l’utilité d’isoler un van avec nous.
Première étape : préparer le van ou le fourgon
Avant même de pouvoir commencer les vrais travaux et faire les plans d’aménagements du van, il faut faire place nette. Pour cela, on procède à un bon nettoyage du véhicule, tant sur l’intérieur que l’extérieur.
- On le met à nu : on vide le véhicule de tous les accessoires ou ameublements déjà montés, on ôte les cloisons, plancher et contreplaqués pour avoir un van vierge de tout travaux.
- On le fait beau : on passe un bon coup d’aspirateur ou de balai dans l’habitacle, sous les sièges avant, dans les rainures, les portières… Bref partout ! Il faut partir sur des bases saines.
- On chasse la rouille : l’ennemi mortel n° 1 ! Même si celle-ci s’infiltre partout, il est possible de la traiter pour endiguer sa propagation et limiter la casse. On distingue la rouille de surface de la rouille perforante. La première correspond à des points de rouille visibles, généralement là où l’humidité est la plus forte. Il faut alors nettoyer et dégraisser la zone atteinte sur le véhicule. La rouille perforante est le dernier stade de la maladie, qui ronge la tôle et fait des trous. Il suffit de poncer la surface impactée pour mettre le métal à nu (brosse de décapage ou meuleuse) et y apposer un convertisseur de rouille (Férose) qui stop la progression de l’oxydation. Pour les gros points de rouille, il faudra également mastiquer et recouvrir de silicone.
- On lui donne une seconde jeunesse : un bon dernier coup de propre (savon noir ou vinaigre) dans chaque recoin, rebouchage des trous avant de procéder aux éventuelles peintures (comme la peinture antirouille sur les zones traitées).
- On oublie pas le moteur : tant qu’à faire on oublie pas de donner un coup de propre au moteur en effectuant une vidange.
Aménager un van : place à la lumière mais pas que !
Maintenant que votre van ou votre fourgon est propre, les choses sérieuses commencent. La première étape dans l’aménagement d’un van, après les plans, consiste à percer les différentes ouvertures que vous souhaitez mettre en place. Il se peut que votre fourgon possède déjà les ouvertures qui vous conviennent et dans ce cas vous pouvez passer à l’étape suivante : l’isolation du fourgon aménagé. Mais si vous partez de zéro, voici quelques explications.
On distingue 3 types d’ouvertures :
- la baie : c’est tout simplement une fenêtre. Elle donne une belle luminosité et permet d’aérer le véhicule. Généralement on en pose sur les parois latérales mais certains en posent également sur les portes arrières.
- le lanterneau : obligatoire selon les normes AFNOR pour l’aménagement d’un véhicule en autocaravane, il permet d’aérer de manière constante et offre un puit de lumière sur le toit.
- la grille d’aération : très importante, la grille d’aération permet la ventilation dans la partie basse du véhicule. Nécessaire avec une installation gaz (dans le cas d’une fuite), elle limite la condensation et donc l’humidité. Voir les normes AFNOR : par exemple pour les grilles sur les parois latérales, elles doivent être situées à 1,80 m du niveau du plancher (pour les hautes) et à 10 cm au-dessus du niveau du plancher (pour les basses).
Si votre objectif est d’avoir un fourgon homologué (VASP) il est alors obligatoire d’avoir une grille d’aération basse, un lanterneau à aération permanente (ou une grille haute) et les aérations pour le gaz.
D’autres ouvertures peuvent être effectuées sur votre van si elles ne sont pas déjà installées : le trou pour permettre le remplissage en eau propre, la prise P17 (pour se brancher dans un camping ou chez quelqu’un) et une ventouse dans le cas où vous installez un chauffage ou un chauffe-eau.
Avec quoi je m’équipe ?
A votre avis McGyver il utilise quoi comme outils pour percer ses fenêtres dans son van ?! En tout cas pour vous voici ce qu’il va falloir pour poser une baie ou un lanterneau :
- La baie ou le lanterneau : une évidence !
- Un mètre : la base ! Pour prendre les mesure avant de faire les découpes
- Du carton : pour faire les gabarits
- Un escabeau ou une échelle : pour la pose du lanterneau sur le toit
- La rallonge : pour brancher les outils
- De l’adhésif : pour poser autour des traits de découpe et éviter d’abîmer les parties non utilisées
- Gants, lunettes et casque anti-bruit : pour vous protéger
- Le mode d’emploi de l’ouverture
- La scie sauteuse : l’indispensable pour la découpe de la carrosserie. Un embout scie cloche est utile pour les premiers trous et faciliter la découpe
- Tournevis, vis en Inox, serre-joint, rivets et pince à rivet, lime à métaux… : pour l’installation des ouvertures
- Sikaflex et son pistolet : colle mastic multi-usage pour faire adhérer tes ouvertures
Mode d’emploi
Les grilles d’aération sont plutôt faciles à poser : il suffit de bien réaliser son gabarit, de percer et de visser la grille. Pour les baies ou le lanterneau, cela demande un peu plus d’huile de coude !
Zoom sur les renforts
Les renforts, sur un van ou un fourgon aménagé, correspondent à la structure du véhicule : c’est comme des murs pour une maison. Pour pouvoir installer des ouvertures, il est parfois nécessaire de toucher aux renforts mais attention : certains ne peuvent être modifiés (comme un mur porteur pour une maison).
Les renforts structurels, ou traverses, sont ceux auxquels il ne faut jamais toucher ! Ils assurent la solidité et la sécurité du véhicule. Les toucher c’est potentiellement ne pas pouvoir obtenir l’homologation VASP.
Les renforts anti-vibrations, ou barre anti-vibration, sont ceux que vous pouvez modifier. Ils sont plus là pour le confort des passagers, en évitant trop de vibrations dû à la route. Mais n’oubliez pas de demander l’autorisation au constructeur avant de commencer à les modifier.
Isolation du fourgon aménagé
Pour pouvoir passer d’agréables nuits dans son van en plein hiver ou des journées pas trop chaudes en été, il n’y a pas de miracles : une bonne isolation. Il n’existe pas d’isolation parfaite mais on peut s’en rapprocher en combinant les avantages de plusieurs matériaux. Il faut garder à l’esprit qu’une bonne aération est indispensable, pour lutter contre la condensation et donc l’humidité.
Avant de choisir, faites le point sur vos connaissances : il est important de bien comprendre les différents termes techniques pour comprendre comment fonctionne l’isolation du fourgon aménagé. Voici 7 notions importantes à retenir selon nous :
- isolation thermique ou phonique : l’isolation thermique permet de gérer les différences de température et l’isolation phonique isole des bruits extérieurs
- résistance au feu : les matériaux que vous choisirez devront avoir un bon indice de résistance au feu pour éviter, en cas de problème électrique, que le fourgon parte en fumée en quelques minutes
- conductivité thermique : la capacité à retenir ou transmettre de la chaleur. Une valeur faible est signe de bonne isolation
- capacité thermique : capacité d’un matériau à stocker la chaleur
- résistance thermique : capacité d’un matériau à isoler pour une épaisseur donnée
- résistance à l’humidité : capacité d’un matériau à réguler l’humidité
- pont thermique : zones de perte de quantité de chaleur (sol, longerons, structures…) qui réduit l’efficacité de l’isolation et apporte de la condensation et donc de la moisissure.
Avant de commencer…
Dans le mesure du possible, il faut essayer d’isoler toutes les parties du véhicule. On oublie souvent le sol et pourtant il s’agit d’une importante zone de déperdition de chaleur et d’entrée de froid. On pourrait croire que l’air est le pire ennemi de l’isolation pour un van mais il n’en est rien. C’est tout le contraire ! L’air offre un coefficient de conductivité thermique très faible et donc isole bien.
Avant de passer aux travaux de l’isolation, il est important de bien préparer son véhicule mais aussi de réfléchir à la disposition de chaque meubles et équipements. A ce stade, vous devriez vous retrouver avec un fourgon nettoyé et des plans de votre aménagement (sur papier ou modélisés en 3D). Avec les plans, vous savez donc où installer le bloc cuisine, l’éventuel douche, le lit et toute l’installation électrique et gaz. C’est important pour pouvoir prévoir le passage des différents câbles. Bien sûr tout n’est jamais parfait mais anticiper au maximum est une bonne chose.
Les différents isolants pour réaliser l’isolation du fourgon aménagé
Passons au vif du sujet : quels sont les isolants existants sur le marché pour isoler son van ou son fourgon ?
- La laine de chanvre : bon isolant naturel, léger et résistant à l’humidité mais qui se tasse avec le temps. Environ 7 €/m² pour un panneau de 45 mm.
- Le liège expansé : produit 100 % naturel, le liège est très résistant et offre de bonnes performances d’isolation phonique et thermique. Comptez 10€/m². Le liège projeté est un excellent isolant thermique et phonique : le pistolet permet de couvrir toute la surface et notamment d’éviter les ponts thermiques. Mais il est plutôt difficile à poser et assez cher (100 € – 300 € pour un pot de 12 kg sachant qu’il faut compter 1 kg/m²)
- la laine Biofib trio : isolation 100 % naturelle composée de chanvre, lin et coton qui offre une bonne isolation thermique et acoustique. Vendu en panneaux de 45 à 200 mm (de 7 € à 27 € le m² selon l’épaisseur)
- Le Polystyrène expansé (PSE) : matériau léger et résistant à l’humidité, il n’est cependant pas respirant et ne présente pas d’isolation acoustique. Rigide, il est compliqué à installer sur les parois courbes, plus facile au sol et plafond. Compter 10€/m².
- L’isolant multi-couches : différentes couches de matériaux (aluminium renforcé, feutre, ouate…) fines, facile à poser mais des performances limitées (isolation acoustique moyenne, pas d’inertie). Comptez entre 5€-10€/m².
- Le Polyuréthane extrudé : isolant plus résistant à l’humidité et à la compression, imputrescible, il ne présente pas une bonne isolation phonique et ne résiste pas au feu. Comptez 7€/m².
- L’Armaflex : le tout en un de l’isolant : thermique, phonique avec pare-vapeur intégré et protection anti-moisissure (100 €/ rouleau de 6m²).
Comment choisir le bon isolant ?
Alors que choisir ? Pas de formule miracle, il existe trop de solutions différentes. Il faut garder en tête qu’un van ou un fourgon est en tôle et qu’on ne pourra pas trouver le même confort que dans une maison, même en choisissant le meilleur des combos pour l’isolation du fourgon aménagé.
Il est bien de préférer des isolants naturels qui n’ont pas d’impact sur la santé. Par exemple la laine Biofib trio est idéale pour le plafond et les parois mais moins pour le sol car elle se tasse avec le temps. Une des meilleures solutions est de superposer différents isolants pour une meilleure isolation. Une première couche qui se posera directement sur la tôle : elle doit être imputrescible, c’est-à-dire résister à l’humidité (car en contact direct avec les parois). On installe ensuite les tasseaux en bois (pour pouvoir fixer ses meubles), un autre isolant et enfin des planches de contreplaqué ou autre pour le côté esthétique. Pour les renforts, parfois difficiles à combler, penser à la laine de mouton !
Le frein vapeur, kesako ?
Zoom sur le frein vapeur pour limiter l’humidité
Qu’est-ce que le frein vapeur ? C’est une membrane qui permet de protéger une paroi ainsi qu’un isolant de la condensation et permet ainsi de réguler l’humidité. En clair il régule le passage de l’air et donc de la vapeur d’eau. Si vous souhaitez en installer pour votre isolation, veillez à ce que les autres matériaux ne soient pas sensibles à la vapeur d’eau (pas de laines minérales). Il se présente sous forme de feuilles à placer entre l’isolation et le contreplaqué de votre fourgon. Certains sont dits “intelligents” car il s’adapte en fonction du taux d’humidité (ils sont hygrovariables). Comptes quand même une centaine d’euros pour un rouleur de 30 m².
Attention l’étape du passage des fils électriques et autres circuits se fait également au moment de l’habillage.
Photo de RODNAE Productions provenant de Pexels
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