Vanlifers #2 : Dana et Stéphane, à la conquête des Amériques !

Vanlifers #2 : un nouveau portrait de vanlifers sur Camp’Us !
Nous sommes partis à la rencontre de Dana et Stéphane, heureux propriétaire du blog Le Monde de Tikal et d’un Iveco Daily 4×4. Leur crédo ? Les Amériques ! Du pays de l’oncle Sam à la Terre de Feu : 35 000 kilomètres, 365 jours sur les chemins, 2 hémisphères… De quoi faire rêver tous les vanlifers ! Mais cette aventure ne s’est pas forcément déroulée comme prévue ! Sans plus attendre, découvrez le projet Tikal sous tous ses angles à travers cette interview vanlifers #2 !
Vanlifers #2 : vis ma vie de vanlifers

© Le Monde de Tikal

© Le Monde de Tikal
Pourriez-vous vous présenter en quelques lignes ?
Salut Camp’Us ! Nous sommes Dana et Stéphane, 31 et 37 ans, nous nous connaissons depuis un peu plus de trois ans et nous vivons actuellement en région parisienne, après notre retour des Amériques. Mais cette vie sédentaire n’est que provisoire !
Comment est née cette idée de parcourir les Amériques, pourquoi ce continent ?
Quelques mois après notre rencontre, nous décidons de partir un peu au soleil. Direction le Guatemala et le Belize pour 3 semaines. Pendant notre voyage nous croisons la route de 2 motos immatriculées en Allemagne. Les conducteurs ne sont pas là et nous repartons sans plus d’informations que ça. Juste 2 motos européennes à l’autre bout du monde ! Mais ça nous a marqué. De retour en France on y pense encore, l’idée de voyager avec notre propre véhicule sur tout un continent c’est quand même une belle idée de l’aventure ! On abandonne rapidement l’idée des motos… on voudrait avoir notre propre maison sur roues. Et pourquoi pas avoir la possibilité de sortir des sentiers battus ! Voilà que l’on arrive donc à l’idée du 4×4.
Nous avons hésité entre partir vers l’ouest aux Amériques ou vers l’est en Asie. Le voyage vers l’est (qui nous trotte encore dans la tête) a l’inconvénient de nécessiter, pour certains pays, l’utilisation d’un carnet de douane. Pour ce carnet, il faut donner en caution la valeur du véhicule (parfois même 2 fois sa valeur…). Après nous être renseignés, il s’avère que ce n’est pas nécessaire pour les Amériques : les passages de frontières sont plus simples. Normalement. Nous avons donc tranché, ce sera l’Amérique !
Vous avez finalement opté pour un voyage en 2 temps. Qu’est-ce qui a motivé cette décision ?
Nous avions prévu un voyage de 13 mois. De l’Alaska à Ushuaïa. Sur le papier ça nous semblait faisable. Mais en réalité, sur la route, seulement quelques jours après le début du voyage, nous étions déjà en retard. Nous courrions pour suivre le timing. Et nous loupions des choses parce qu’il fallait se dépêcher. Bref, au bout de 2 mois, à la fin des États-Unis, nous nous sommes un peu posés, nous avons réfléchi et nous sommes arrivés à la conclusion que voyager comme ça, en étant frustrés et un peu stressés, ça n’avait pas tellement de sens. Ça n’était pas comme ça que nous voulions vivre cette expérience. On a donc fait le choix d’aller moins loin en prenant notre temps. Mais de revenir pour faire la seconde partie une autre fois !
Vous avez écrit un article sur le quotidien dans un camion aménagé. Vous y parlez notamment de vos petits rituels (le café du matin, la première chose à faire en se levant…). Est-ce difficile de s’adapter à une vie en van ?
On appréhendait un peu le quotidien dans 6m², le lit tout petit, l’absence de réelle douche, de toilettes et puis, il faut bien l’avouer, la promiscuité 24h/24h ! Mais finalement, on n’a eu aucun problème pour s’adapter ! Tout s’est fait tout seul. On a pris nos marques très rapidement et des routines se sont installées sans qu’on s’en aperçoive réellement. Comme on le disait dans notre article : le café est devenu notre rituel quotidien, pour démarrer la journée. Pendant ce moment, on profitait du calme des spots où l’on dormait et on faisait notre planning du jour. Un petit moment magique du voyage. Chaque matin.
Qu’avez-vous préféré dans cette vie nomade ? Et le moins aimé ?
Sans aucune hésitation, ce que nous avons préféré c’est le sentiment de liberté que procure ce mode de voyage. Choisir chaque soir un nouveau spot pour dormir. Et décider le matin ce qu’on fera la journée. Être dans l’improvisation et s’adapter à nos envies. Grâce au 4×4 nous avons pu aussi trouver des endroits magnifiques, sauvages et isolés, ou nous avons pu profiter pleinement de la nature. Ce que l’on a le moins aimé ? Hum… pas grand-chose en fait. Peut-être de ne pas pouvoir voir notre famille et nos amis, même si l’on était très régulièrement en contact.
Vanlifers #2 : le projet Tikal
Présentez-nous Tikal, votre maison roulante !
Tikal est un Iveco Daily 4×4, un vieil adolescent de presque 20 ans ! Mais c’est plutôt la version tortue que bolide de course…. On peut faire des pointes à 88 km/h ! Oui ça décoiffe. Mais ça vient bien avec le rythme que l’on a voulu donner au voyage.
Comment avez-vous pensé l’aménagement de votre 4×4 ? Combien de temps avez-vous consacré pour l’aménagement ?
Nous l’avons complètement vidé, réparé et traité contre la rouille, puis entièrement aménagé. Cela nous a pris une année entière, engloutissant tous nos week-ends et nos vacances. Nous n’avions aucune expérience, ni dans l’aménagement, ni dans l’utilisation au quotidien, et c’est finalement au bout de 6 mois sur la route que nous avons décidé de tout reprendre à zéro. L’organisation dans le camion n’était pas très pratique, le positionnement des meubles et le confort n’étaient pas optimum.
Vous êtes restés un mois dans un camping au Mexique pour repenser l’aménagement de votre 4×4. Pourquoi ? Était-ce une étape importante ?
Nous avons réfléchi à un nouvel agencement et nous avons finalement décidé de faire une pause au Mexique pour le mettre en place. Un endroit particulier revenait régulièrement à nos oreilles : un minuscule camping tenu par un couple de Canadiens expatriés, à côté de la ville de Oaxaca. Après un mois à travailler sur place, nous sommes repartis avec un camion tout nouveau, beaucoup plus fonctionnel, confortable, grand et beau !
Avez-vous connu des galères sur la route ? (panne, mauvaises rencontres…)
Nous avons eu deux pannes d’affilé, 1 semaine après être arrivés sur le continent américain. La première, la casse de la courroie accessoire nous a permis de nous mettre en jambe, et nous avons finalement réussi à la réparer nous-même en 3 heures, au bord de la route, dans l’immensité des forêts canadiennes. Par contre, le lendemain, nous avons vraiment cru que le voyage s’arrêterait là… nous avons perdu la possibilité de passer les vitesses, hormis en utilisant notre boite courte (une vitesse de pointe de 30km/h en 5e, c’est compliqué pour traverser un continent).
Mais grâce à l’aide de personnes adorables et avec beaucoup de chance il faut l’avouer, la panne a été rapidement trouvée et encore mieux, réparée (heureusement pour nous, la boite de transfert est la seule pièce américaine sur ce camion totalement inconnu là-bas…). Une fois cette étape passée, nous n’avons plus eu que quelques petits soucis sur la route, mais rien de très important et à chaque fois facilement réparable à moindre coût.
Les moments forts de la vie en van

© Le Monde de Tikal
Comment s’organise-t-on financièrement pour un tel périple ?
C’est simple ! On bosse beaucoup, on essaye d’économiser beaucoup et on fait des sacrifices (beaucoup). Ou alors : on gagne au loto. Mais ça, on n’a pas réussi…
Vous avez une « bucket list » en cours. Certaines de vos envies ont été réalisées : voir une aurore boréale, voir des baleines et des ours, parcourir le Grand Canyon… Quel a été votre coup de cœur ? Parmi les rêves restants, lequel voudriez-vous absolument réaliser ?
Dana : mon coup de cœur c’est probablement notre nuit au cercle arctique. Nous avons attendu la nuit qui est finalement tombée vers 1 h du matin… Et à partir de ce moment-là, le ciel s’est illuminé. Les aurores boréales ont commencé à danser dans le ciel. Sous nos yeux. Du vert, du violet. C’était juste magique !
Stéphane : pour moi, je pense que cela restera notre rencontre avec le premier ours en liberté. C’était un ours noir qui a traversé juste devant notre camion, sur une petite route des Rockies canadiennes. Rien que d’y repenser, j’en ai encore des frissons !
Pour les rêves restants, on veut tous les réaliser. Et on en a même d’autres depuis !
Comme le dirait un de vos articles : alors ce retour, pas trop dur ?
Oui, alors comment dire… Ce n’est pas facile facile ! Il y a tout de même un gros décalage entre cette liberté à laquelle nous nous sommes très bien habitués et la vie au quotidien en région parisienne… Le retour a donc été dur. Dur de se retrouver dans un petit appartement (très compliqué à trouver) après de telles immensités. Difficile de reprendre un rythme métro-boulot-dodo et de retrouver la grisaille de l’automne parisien. Dur de s’adapter à cette nouvelle routine un peu moins choisie… Mais on sort la tête, on se motive, on réfléchit. Cette vie n’est peut-être pas pour nous finalement. Alors on se réoriente et on planifie une vie différente, qui ne sera probablement pas dans un appartement de 30 m² !
Vanlifers #2 : les questions de la fin !
3 mots qui définissent la conception du voyage en toute liberté pour vous.

© Le Monde de Tikal
Photographie – Aventure – Nature
Qu’est-ce qui vous manque le plus lorsque vous partez en road-trip ?
Notre famille… Et le fromage (évidemment).
Si vous deviez choisir, quel est votre meilleur souvenir ? Et le pire ?
Dana : Difficile de choisir un seul meilleur souvenir… Je dirais que l’un de mes meilleurs souvenirs c’est probablement cette magnifique rencontre avec un coyote. En revenant d’Alaska, nous voyons sur le bord de la route un coyote qui traverse puis s’éloigne. Nous nous arrêtons pour tenter de voler une ou deux photos. À cet instant, il change de direction et vient vers nous. Il ne venait pas réclamer de la nourriture, on pense que c’était un jeune coyote, probablement adolescent et très très curieux. Il s’est approché à une dizaine de mètres du van et m’a regardée droit dans les yeux. Cet échange, a été tellement intense. Ca peut sembler un peu ridicule mais vraiment, à ce moment là il s’est passé quelque chose de très fort, de magnifique.
Stéphane : Un de mes meilleurs souvenir (mais il y en a tellement), est pour moi cette soirée où après avoir gravis 3600 m de route 4×4 à travers le parc national Nevada de Colima, puis les derniers 400 m de dénivelé en randonnant la nuit tombée, nous avons attendu patiemment une possible éruption du volcan Colima. Transis par le froid après plus de 3 h d’attente, nous nous décidons à ranger le matériel photo, dépités. Et c’est ce moment qu’a choisi le monstre pour entrer en éruption, nous gratifiant de ce grondement magnifique et de cette lave qui rougissait le ciel étoilé. A défaut d’avoir de belles photos, nous avons ces images magiques plein la tête.
Notre pire souvenir… c’est probablement nos 3 jours coincés au lit après une bonne intoxication alimentaire… Heureusement cette fois-là nous étions dans un camping. Et il y avait de vraies toilettes… oui, le grand luxe pour ce moment de mini loose !
Quelle est votre devise ?
Plonger la tête la première dans l’aventure. Vivre Into a Wild World.
Crédits photo : Le Monde de Tikal
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