Vanlifers #16 : Isa, Manu et Oscar, tour du monde en Volkswagen LT35

Isa et Manu sont des voyageurs aguerris. Après un tour du monde entre 2016 et 2017 à l’assaut de l’Amérique du sud, l’Océanie et l’Asie, ils se lancent dans un tour du monde en Volkswagen sur les pistes d’Afrique, d’Amérique et d’Asie. Portrait de baroudeurs, qui ont vécu le confinement en Afrique du sud !
Présentation de l’équipage A notre tour

-Qui se cache derrière l’équipage A notre tour ?
Nous c’est Isa (53 ans) et Manu (56 ans), adeptes depuis de nombreuses années de la simplicité volontaire et très motivés pour tenter de nous rendre indépendants du système français dans lequel nous ne nous reconnaissons plus. Nous sommes tous les deux amoureux de la nature et la recherche d’animaux sauvages est notre fil conducteur, en voyage mais aussi lorsque nous sommes sédentaires en France.
– Comment avez-vous choisi votre nom de voyageurs ?
Nous avions chacun deux filles lorsque nous nous sommes rencontrés et nous n’avons pas réussi à nous épanouir dans une vie de famille recomposée. Nous avons sauvé notre couple en vivant proches géographiquement mais tout de même séparés dans la vie quotidienne et en nous projetant suffisamment loin pour nous dire que le moment viendrait un jour pour que nous puissions profiter « A notre tour » d’une vie qui nous conviendrait à tous les deux.
– Avant de vous lancer dans un tour du monde en véhicule aménagé, qu’est-ce que vous faisiez ?
Nous vivions à Nantes depuis 30 ans, toutes nos années de salariat. Manu en tant que professeur de marketing dans une grande école de commerce et Isa directrice d‘une petite crèche associative. Depuis que nous ne travaillons plus, nous nous sommes installés en Haute Normandie, là où nous possédions une maison secondaire.
– Vous êtes partis en janvier 2020 pour un tour du monde en van. Quel a été le déclic pour partir ?
Nous avons planifié notre avenir depuis vraiment très longtemps. 2016 est devenu pour nous un objectif possible d’une vie de liberté ensemble car nos 4 filles seraient alors indépendantes financièrement. Nous avons alors construit et aménagé des locations pour étudiants dont les revenus nous permettraient de cesser notre activité professionnelle. L’achat (impulsif il faut bien l’avouer) d’une maison secondaire a changé un peu le plan de l’équilibre financier prévu !
Nous avons alors pris une année sabbatique (2016/2017) pendant laquelle nous avons fait une tour du monde en backpackers (Indonésie, Népal, Philippines, Nouvelle-Zélande, Chili, Argentine…). C’est lors de nos traversées de la Nouvelle-Zélande et de l’Australie (nous avions loué des vans) que nous avons eu l’idée d’acquérir notre propre véhicule pour accéder à encore plus de liberté.
Partir pour un tour du monde en fourgon Volkswagen

– Avez-vous défini les destinations à l’avance ou faites-vous place à l’improvisation ?
Manu est un grand planificateur dans l’âme donc le programme a très bien été étudié, comme lors de notre premier tour du monde d’ailleurs. Les trajets prennent en compte les saisons, la validité des visas, les possibilités d’entreposage du véhicule sur place…
– Alors ça donne quoi cet itinéraire ?
Il s’agit d’un tour du monde sur 4 ans, en 4 fois 6 mois, de janvier à juin à chaque fois. L’Afrique australe en 2020, la remontée de l’Amérique du sud en 2021, puis la remontée de l’Amérique du nord jusqu’en Alaska en 2022, puis un retour en 2023 en traversant l’Asie et en rentrant par l’Europe. Pour plus de détails, vous pouvez vous rendre sur notre site !
Bien sûr, ce programme peut-être modifié à tout moment pour de multiples raisons. Le Covid 19 en est une. Sur cette portion 2020, nous n’avons réalisé que moins de la moitié de notre programme.

– Justement, racontez-nous comment vous avez vécu cette période de confinement en Afrique du sud ?
Le 15 mars, nous étions au Botswana quand nous avons lu les infos sur internet annonçant que l’Afrique du sud venait de décider de fermer ses frontières à minuit. Il était 23 h. Nous avons quitté le camping et nous avons passé le poste frontières sans encombre 45 minutes plus tard.
Il était important pour nous de regagner l’Afrique du sud car nous avions prévu de passer du temps dans deux parc : au Pilanesberg et au parc Kruger.
Nous sommes restés plus d’une semaine dans le super parc du Pilanesberg. Et c’est en faisant une halte pour la nuit à Pretoria (le temps de profiter de la wifi pour pouvoir télécharger une vidéo sur Youtube) que nous avons découvert l’ampleur du problème. Nous avons quand même essayé d’atteindre le Parc Kruger le lendemain mais nous avons dû faire demi-tour car le président du pays venait d’annoncer un confinement à partir du 26 mars minuit. Nous sommes revenus à Pretoria, nous avons contacté l’ambassade qui nous a convoqué deux fois (pour rien) à l’aéroport : il n’y avait pas d’avion !
Oscar, le compagnon de ce tour du monde en Volkswagen

– Présentez-nous Oscar, votre compagnon de route !
Oscar est un Volkswagen LT35 de 1991 qui avait 160 000 kilomètres lors de son achat !
– Depuis quand possédez-vous Oscar ? Comment l’avez-vous trouvé ?
Nous l’avons acheté en septembre 2018 via le BonCoin. Nous avons eu un tel coup de cœur rien qu’en voyant sa photo ! Du coup nous avons pris l’avion quelques jours plus tard pour aller le chercher à Toulouse.
– Comment avez-vous fait le choix de ce véhicule ? Pourquoi ce modèle ?
Oscar répond presque à tous nos critères :
- Un côté vintage qu’on adore !
- Se tenir debout dedans était pour nous une priorité. Surtout pour les futurs continents qui seront plus froids et où vivre à l’intérieur sera plus une nécessité.
- Avoir un grand lit presque permanent ! Nous avons juste à tirer le lit coulissant pour pouvoir dormir confortablement. Lors de notre expérience des vans loués en Nouvelle-Zélande et Australie nous avons trouvé trop fastidieux de devoir tout ranger matin et soir.
- Être « self contained », c’est à dire complètement autonome au niveau de la douche et surtout des toilettes.
- Enfin sa petite longueur (5 m avec le coffre) pour garder un bon empattement et faciliter les manœuvres. Nous nous garons sur une place de parking normale !

– Vous avez personnalisé votre van avec des petits aménagements sur-mesure. Dites-nous tout !
Nous avons changé les pneus d’origine pour le chausser de pneus de 4×4 et inversé les lames d’amortisseur d’origine ce qui nous donne une meilleure garde au sol et donc facilite les capacités de franchissement hors route.
– Quel budget pour votre aménagement ?
Le moteur a malheureusement dû être changé avant de partir, ce qui représente une grosse partie du budget. Avec les aménagements cités ci-dessus, les aménagements techniques (panneaux solaires, toilettes sèches, réfection des circuits d’eau, du plancher, changement de batterie, de pompe à eau, de réfrigérateur, etc) les différents travaux de déco, environ 13 000 €. Sachant que nous l’avons acheté 7 000 €, il nous revient à 20 000 € en tout.
La vie nomade dans Oscar
– Comment avez-vous choisi le nom Oscar pour votre fourgon ?
Ha ha, pour plusieurs raisons ! Parce qu’en verlan, ça donne « carrosse »… Parce que dans Oscar, on retrouve le radical « car » comme « voiture » et parce qu’il ressemble à un gros scarabée et que c’est un des seul mot qui se comprend dans beaucoup de langues ! Et aussi à cause du livre pour enfant ”Le camping-car d’Oscar” car le véhicule sur la première de couverture ressemble beaucoup à notre Oscar ! Enfin en rapport à Oscar Wilde puisque ”Wild” signifie ”liberté/vie sauvage”.
– Qu’est-ce que ce mode de voyage, la vie nomade, vous a apporté ?
Le bonheur de bivouaquer dans des endroits magnifiques, de ne dépendre de personne, de se poser en profitant du calme, d’apprécier la solitude en s’imprégnant de la beauté du paysage. Le plus plaisant pour nous est l’absence d’impératif, aucune contrainte de temps (sauf rares exceptions). C’est souvent ces contraintes qui apportent du stress à nos vies, et s’en affranchir est une garantie de quiétude.
– La vie à 2 dans un espace restreint ne vous a pas fait peur ?
Non pas du tout… Notre premier tour du monde nous a donné confiance car nous avons déjà expérimenté le fait de vivre ensemble 24h/24. De tout partager, d’avoir les mêmes activités. Nous nous sommes même mariés à notre retour ! Nous croyons désormais suffisamment en nous, en notre amour, en notre entente, à se respecter et à se faire mutuellement confiance pour se retrouver dans un minuscule espace quand vivre dehors n’est pas possible…

– Parlez nous de vos vidéos !
Au départ, nous avons créé une chaîne Youtube pour nos proches. Et rapidement, nous avons eu de plus en plus de followers.
Nous publions une vidéo par semaine pour partager notre voyage et également quelques reportages plus thématiques (la présentation du véhicule, notre autonomie électrique, nos indispensables de la vie pratique…). Mais ce qui nous plait surtout, c’est de partager notre passion pour les animaux, des plus petits aux plus gros, bien que ce ne soit pas ce qui rapporte le plus de vues.
Nous sommes à la base plus photographes que vidéastes. Manu prend les photos et les traite, Isa repère les animaux. Toutes nos photos sont visibles sur notre site web. Parallèlement, nous avons un groupe privé Facebook et un compte Instagram.
Pour certaines vidéos, il y a un gros travail de recherche sur le nom ou le comportement des animaux. Donc pour une vidéo de 20 minutes en moyenne, il faut donc compter 20 heures de travail !
Les questions de la fin

⊗ Vous partez toujours avec : l’espoir de voir ou vivre des choses exceptionnelles
⊗ Vous rêvez de : avoir terminé tous les travaux de notre maison pour que Manu se consacre à sa passion : l’écriture. Pour Isabelle, reprendre leur potager en permaculture. Et surtout vivre entourés d’animaux, ce qui implique de décider de ne plus voyager…
⊗ L’objet dont vous ne pouvez pas vous passer : notre appareil photo
⊗ Un des plus bel endroits que vous avez vu est : les lagons de Polynésie lors de notre premier tour du monde
⊗ Et la plus belle rencontre c’était avec : il y en a plusieurs, toujours inattendues avec différents animaux sauvages. Des œufs de tortues marines qui ont éclos sous nos pieds, un kangourou qui est venu boire presque dans nos mains, un bébé singe qui avait pris Isa pour sa mère et qu’on a eu du mal à remettre dans la nature, un éléphant qui nous conduit à son point d’eau et qui nous permet d’assister au bain de ses compagnons …
⊗ La plus grosse frayeur c’était quand : Lors de notre premier tour du monde, nous avions pour projet de traverser la Cordillère des Andes avec un chauffeur et une voiture (puisque nous étions à pied à l’époque) mais le 4X4 est tombé en panne après s’être planté dans la neige. Le chauffeur a dû dormir dans la voiture pour la démarrer régulièrement et nous avons trouvé refuge chez un berger. Nous étions à 4 200 mètres d’altitude et les températures étaient très basses. Le berger a gentiment voulu nous réchauffer en faisant un feu dans un réceptacle en métal. Et pendant la nuit, nous avons fait deux malaises car nous avons frôlé l’intoxication au monoxyde de carbone !
⊗ Il n’y pas de problèmes il n’y a que : des solutions à trouver que ce soit seuls ou avec l’aide des locaux ou des autres voyageurs.
⊗ Quelle est votre devise ? Accepter les surprises, bonnes ou mauvaises, et en tirer quelque chose de positif. Donc une citation d’Oscar Wilde bien-sûr. « Il faut toujours viser la lune car même en cas d’échec, on atterrit au moins dans les étoiles »
⊗ 3 mots qui définissent la conception du voyage en toute liberté pour vous : nature, autonomie, imprévu
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