Tour de France en vélo avec Quentin !

Vous avez toujours été tentés par une aventure en vélo ? Parcourir des kilomètres sur votre belle bicyclette en admirant le défilé des paysages ? Alors inspirez-vous avec le tour de France en vélo de Quentin ! Le COVID ayant modifié son projet de voyage initial, Quentin s’est rabattu sur la découverte de notre beau pays en vélo… qui vaut le détour !

Un tour de France en vélo : une césure bien méritée

Peux-tu te présenter en quelques lignes ?

Je m’appelle Quentin, j’ai 25 ans et j’habite Créteil en région parisienne. Je viens de terminer des études dans le domaine de l’environnement et je suis passionné de nature, de voyages et de sports de glisse (surf, skate, snowboard). Cette année après mes études et avant de commencer dans le monde du travail, je suis parti pour la première fois pour un voyage à vélo de 3 mois en France.

Avant de partir pour cet itinéraire en vélo, que faisais-tu ?

En Septembre 2019, je terminais mes études en master gestion de l’eau et des systèmes aquatiques. J’ai décidé de m’accorder une année de césure entre la fin de mes études et mon premier emploi pour partir pour un long voyage à vélo. J’ai commencé à penser à ce projet en février 2019. Pour financer le voyage j’ai été facteur de septembre à février ça a été un bon moyen de s’entraîner à vélo et de s’habituer à rouler sous la pluie. Ensuite il y a eu le premier confinement et je suis finalement parti du 15 juin au 23 septembre 2020 juste après le déconfinement.

Qu’est-ce qui t’a poussé à prendre ce temps de voyage, cette césure entre étude et travail ?

Au cours de ma dernière année d’études je regrettais un peu de ne pas avoir passé d’année à l’étranger et j’avais une forte envie de voyager. Je voulais aussi faire un voyage avec une dimension « aventure » et avec un moyen de transport un peu différent. Le vélo m’a beaucoup attiré pour des questions écologiques mais aussi pour le défi que représente un long voyage à vélo.

Pour toi, le vélo c’est une passion ou plutôt un bon moyen de se déplacer ?

A la base je ne suis pas spécialement passionné de vélo. Je l’utilisais quand même quotidiennement pour aller à la fac. Mais c’est grâce à ce voyage que le vélo est devenu pour moi plus qu’un bon moyen de se déplacer. Je suis maintenant passionné de vélo et je souhaite par exemple découvrir de nouvelles disciplines comme le VTT de descente ou le cyclisme sur route. Ça m’a aussi donné envie de partir en randonnée pédestre pour faire plus de relief et aller dans les zones qui ne sont pas accessible à vélo. Prochainement j’aimerais bien faire le circuit des 25 bosses dans la forêt de Fontainebleau et le tour du Mont Blanc par exemple.

L’itinéraire en vélo

Tu es parti seul ou accompagné ?

Je suis parti avec Lukas, un ami de longue date qui habite sur Paris.

Tu es parti de Paris et plus précisément du parvis de Notre-Dame de Paris. Pourquoi ?

On est partis du parvis de Notre Dame car il s’agit du point zéro des routes de France. C’était pour nous un symbole assez important de commencer au point zéro. Et c’était aussi situé à mi-chemin de nos logements respectifs donc c’était pratique. C’est aussi le point de départ d’un itinéraire cyclable bien connu (la Véloscénie) nous permettant de rapidement quitter la ville pour rouler en sécurité vers Rambouillet avant de bifurquer sur l’itinéraire reliant Paris à Tours.

A la base tu devais partir pour un joli itinéraire en Europe mais le confinement en a décidé autrement. Dis-nous en plus ?

A l’origine j’avais envie de dépaysement et de partir à l’aventure loin de chez moi. Je voulais découvrir une partie de l’Europe que je ne connais pas à travers l’itinéraire de l’euro vélo 6. Cette route traverse l’Europe d’Ouest en Est. Elle débute à Nantes et se termine à Constanta en Roumanie et traverse dix pays : la France, la Suisse, l’Allemagne, l’Autriche, la Slovaquie, la Hongrie, la Croatie, la Serbie, la Bulgarie et la Roumanie. L’itinéraire et le matériel étaient prêts deux semaines avant le départ prévu mi-mars. Mais le confinement a été annoncé et nous avons été obligés de dire adieu à cet itinéraire. Mais j’espère toujours le faire un jour ou au moins en parties.

Tu as donc changé tes plans pour faire un itinéraire en France. Pas trop déçu ?

Au début c’était un peu le coup dur car on ne savait pas si on pourrait partir. On avait peur d’avoir « sacrifié » une année pour finalement ne pas partir. On a décidé de changer d’itinéraire et de partir en France pour s’assurer de ne pas rester bloqués dans un pays en cas de reconfinement. Au final je ne regrette pas du tout ce choix car ça m’a permis de mieux connaitre mon pays. Je me suis rendu compte qu’en France il y avait déjà énormément d’endroits différents et de belles régions à visiter. J’ai aussi réalisé qu’on pouvait partir à l’aventure sans partir très loin. Je compte bien continuer à voyager à vélo même proche de chez moi et faire de la micro aventure. J’étais aussi bien content de pouvoir goûter aux différentes spécialités régionales françaises.

Comment as-tu décidé de l’itinéraire à suivre ? Quelles étaient les grandes étapes ?

J’ai élaboré l’itinéraire grâce au site « France Vélo Tourisme » qui répertorie les itinéraires cyclables et grandes voies vertes en France. Cela nous a permis de réaliser un tour de France de 4 900 km en suivant exclusivement des voies vertes sans voitures et des pistes cyclables. Le trajet suivait les grands fleuves et canaux ce qui permettait d’avoir un itinéraire assez plat. Le voyage se divisait en étapes selon les voies vertes que nous empruntions :

Où passais-tu tes nuits : plutôt bivouac, camping ? Quel est le plus facile ?

On a principalement opté pour la toile de tente dans les campings, aires naturelles de camping ou chez l’habitant. Aller dans des campings était pour nous une option plus sûre que le bivouac. Et ça ne représentait pas un budget démesuré surtout hors saison en juin et septembre. Cela nous permettait de laisser nos affaires en sécurité pour aller visiter et de laisser les vélos pour quelques heures. L’accès à une bonne douche chaude était aussi un moment important après une journée d’effort. On a aussi eu l’occasion de s’arrêter assez souvent chez des proches ou des connaissances. On a testé une auberge de jeunesse et quelques AirBnb dans les grandes villes quand nous y restions plusieurs jours pour visiter et être proches du centre-ville (Lyon, Avignon, Toulouse, La Rochelle).

Le spot pour la nuit que j’ai le plus aimé est le camping municipal de Binic. Les emplacements dédiés aux cyclotouristes se situent face à la mer avec une vue plongeante depuis les falaises. La cadre est magnifique et paisible. On a eu une super météo donc on a pu avoir un lever de soleil incroyable en direct depuis la tente.  Je crois qu’on a eu de la chance car il n’y a pas un endroit que j’ai détesté pour passer la nuit. On a toujours réussi à trouver de bons spots. La pire nuit que j’ai passé c’était à Royan proche d’une grosse route départementale et d’un bar/boîte en haute saison. Entre le bruit des voitures et la musique à fond ce n’était pas l’idéal pour dormir.

Comment on s’équipe pour un tour de France en vélo ?

Niveau équipements, avec quoi es tu parti ? As-tu dû tout acheter ? En neuf ou d’occasion ?

Nous sommes partis avec des vélos hop rider 900 de chez décathlon, des sacoches avant et arrières Ortlieb imperméables, quelques vêtements (1 doudoune fine, 4 tee-shirt, 2 pulls, 1 cuissard, un pantalon, 1 short, des masques lavables, 3 caleçons et 3 paires de chaussettes), du matériel de camping (1 tente Quickhiker ultra light chacun, un bon duvet, un matelas gonflable, une lampe solaire, des lampes frontales, une serviette microfibre, une housse de vélo), de cuisine (réchaud, bonbonne de gaz, popote, couverts, verres, assiettes, cafetière italienne, des tupperware, éponges, épices), du matériel pour laver le linge (lessive à main, bassine pliable), le matériel de réparation et d’entretien pour le vélo (chambres à air, démontes pneu, dérive chaîne, graisse de chaîne, pince, rustines), des batteries portables solaires et une enceinte pour la musique. J’ai quasiment tout acheté neuf chez décathlon et lecyclo.com essentiellement mais je sais que pour le vélo, la tente et les sacoches on peut toujours trouver de bonnes occasions.

Quand on voyage en vélo il faut voyager léger. Comment t’es tu renseigné sur le choix des équipements à prendre avec toi ?

J’ai lu pas mal de blogs de cyclo-voyageurs notamment des gens qui font le tour du monde à vélo. Et à chaque fois le conseil était d’aller à l’essentiel et de ne pas se surcharger. Il y a des listes de matériel pour un voyage à vélo assez complètes sur les sites de décathlon, le cyclo.com, les blogs « un monde à vélo » et « riding through this world ». Les magasins Au vieux campeur vendent aussi du très bon matériel compact et léger (lampes solaires gonflables, vaisselle Sea To Summit pliante, réchauds compacts…). Au final, mon chargement de 2 sacoches à l’avant et 2 sacoches à l’arrière pesait en tout une vingtaine de kilos (on peut faire beaucoup mieux).

As-tu connu des galères sur le chemin avec ton équipement ?

J’ai cassé un rayon sur la roue arrière à cause du poids de mon chargement mais il a pu être réparé dans la journée donc ce n’était pas vraiment une galère. J’ai aussi percé mon matelas gonflable ce qui m’a valu une très mauvaise nuit mais à part ça aucune galère. Je suis vraiment bluffé par la résistance de mes pneus Schwalbe marathon car je n’ai jamais crevé sur les 4 900 km dont beaucoup sur des chemins accidentés (terre, cailloux, racines).

Si c’était à refaire, que rajouterais-tu ou au contraire qu’est-ce que tu ne prendrais pas ?

Si c’était à refaire je ne prendrais pas de housse de vélo car je ne l’ai jamais utilisé. Pour des trajets plus courts (une semaine par exemple) je pourrais faire beaucoup plus léger en ne prenant pas de cafetière, d’enceinte, moins de vêtements… Pour 3 mois de voyage c’est quand même important d’avoir un minimum de confort selon moi. Je changerais aussi peut être de vélo si j’avais un gros budget car mon vélo actuel est assez lourd même sans les sacoches (20 kg).

Bilan de ce tour de France en vélo

Peux-tu nous partager un bilan de cette aventure : es tu satisfait ?

Je suis satisfait à 100 % par ce voyage. Il a été pour moi très enrichissant ! Il m’a permis de me prouver que j’étais capable d’aller loin à vélo et être moins matérialiste. Mais aussi de découvrir des régions magnifiques dont des endroits où je ne me serais pas forcément arrêté si mon moyen de transport avait été plus rapide. Ça m’a aussi permis d’aller plus facilement vers les autres et m’a appris que la plupart des gens que l’on rencontre sur la route sont sympas et bienveillants. Pédaler toute la journée est aussi une super occasion pour réfléchir, faire de l’introspection et profiter du paysage en prenant son temps.

Combien de kilomètres as-tu parcouru et en combien de jours ?

On a parcouru 4 900 km en 3 mois et 1 semaine. On roulait en moyenne 60 km par jours avec environ 15 jours de repos/visite en tout. Le maximum de km parcourus en une journée était 130 km et le minimum 15.

Quelle a été la plus grosse galère ?

Je m’attendais à avoir des galères et finalement je me rends compte que je n’en ai eu aucune. J’ai cassé un rayon mais il y a une super solidarité entre cyclo-touristes. Donc les gens qu’on croisait s’arrêtaient et nous aidaient à réparer. Ça m’a permis de ne pas vivre ce moment comme une galère.

Quel est ton ou tes meilleurs souvenirs ?

J’ai énormément de bons souvenirs et c’est très difficile de choisir. Parmi les meilleurs souvenirs je retiendrai la visite du très impressionnant château de Chambord et du charmant château de Santenay avec ses briques colorées en céramique et ses vignes à perte de vue. La visite de Carcassonne et son cassoulet sous 30°C, Bordeaux et les dégustations à la cité du vin, les journées de surf en Vendée chez mon pote Jérôme qui nous a accueillis comme des rois… Ou encore la visite de l’île de Bréhat en Bretagne sous un soleil radieux.  Les meilleurs moments sont aussi ceux qu’on a pu partager chez les différentes personnes qui nous ont accueilli chez elles pour une ou plusieurs nuits.

As-tu fait de belles rencontres sur le chemin ?

Il y a eu des rencontres marquantes tout au long du périple. Le voyage à vélo avec un gros chargement suscite vraiment la curiosité. Les personnes que l’on croisait étaient souvent interpellées par notre équipement ce qui nous permettait de discuter facilement avec elles. Ça nous a permis de belles rencontres entre autres avec des cyclo-touristes de tout âge et venant du monde entier. Par exemple nous avons rencontré un Sud-Africain avec qui nous nous sommes entendus à merveille. Il faisait Strasbourg-Barcelone donc on a fait un gros bout de chemin ensemble entre Lyon et Avignon pendant une dizaine de jours et on est resté en contact depuis. Il nous a d’ailleurs invité à venir passer quelques jours chez lui à Barcelone.

Recommanderais-tu ce mode de voyage ?

Oui c’est vraiment un mode de voyage génial. Ça favorise les rencontres, c’est le moyen de transport le plus écologique. Ca permet de prendre le temps et d’apprécier l’instant présent, de visiter des endroits où on ne s’arrêterait pas avec un moyen de transport plus rapide et ça permet de faire du sport pour tous les niveaux (itinéraires plus ou moins plats et distances plus ou moins longues), …

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