Interdiction du diesel en France : quel avenir ?

par | 9 Jan 2023

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Le marché des véhicules de loisirs va prendre un tournant majeur dans les prochaines décennies. L’interdiction de la vente de véhicules thermiques est prévue dans les calendriers d’ici 2040. Alors qu’aujourd’hui 95 % des véhicules vendus roulent à l’essence ou au diesel, quel avenir pour nos vans et fourgons aménagés ? Quelles alternatives possibles face à l’interdiction du diesel en France ?

Interdiction du diesel en France : point sur les réglementations

Alors que la Grande-Bretagne a annoncé la fin de la vente des véhicules thermiques d’ici 2030, la France a opté pour le cap de 2040. A partir de 2035, les véhicules neufs essence/diesel ne pourront plus être vendus sur le marché européen. Pour l’occasion, il sera toujours possible d’en acheter, l’Etat comptant sur une durée de vie de 15 ans (en moyenne) pour les voitures pour espérer voir la fin du thermique d’ici 2050. Dans ce contexte, on peut se demander s’il est avantageux d’investir dans l’achat d’un fourgon ou d’un camping-car sachant que si on souhaite le revendre, ça ne sera plus possible.

Zoom sur l’essence et le diesel
Ces 2 carburant sont produits à partir de pétrole. L’essence est régit par la norme EN 228 et se caractérise par l’indice d’octane, relatif à l’optimisation de la combustion. C’est la norme EN 590 et l’indice de cétane qui concernent le diesel. 
L’essence renferme des hydrocarbures plus légers (environ 5 à 11 atomes de carbone contre 12 à 25 atomes de carbone pour le diesel).
Le moteur diesel est moins gourmand en carburant que l’essence.

Les véhicules à moteur émettent des gaz à effet de serre (la concentration dans l’atmosphère terrestre des ces gaz est l’un des facteurs provoquant le réchauffement climatique). On constate que cette concentration est de plus en plus élevée. Deux raisons à cela : le boom des SUV sur le marché (véhicule plus polluant) et l’augmentation du nombre de véhicules roulants.

Dans l’optique de réduire ces gaz, la France a voté pour une Loi Climat et Résilience pour accélérer la transition écologique. Concrètement, quel impact pour nos modes de déplacements ? Cette loi prévoit notamment l’interdiction des vols intérieurs lorsque l’alternative train met moins de 2h, la fin des ventes des voitures neuves polluantes (plus de 95 gr de dioxyde de carbone/km), un enseignement à l’écoconduite pour les chauffeurs routiers… Et surtout la création d’ici 2024 de ZFE dans les villes de plus de 150 000 habitants.

Zoom sur les ZFE

Qu’est-ce qu’une ZFE ? Une Zone à Faible Émission est une zone dont la qualité de l’air doit être préservée, grâce à des restrictions de circulation des véhicules les plus polluants notamment. Depuis 2016, la vignette Crit’Air a pris place sur nos pare-brises pour pouvoir entrer dans une ZFE. Un numéro est attribué en fonction de l’année d’immatriculation du véhicule

ZFE

Plus le chiffre est élevé plus la circulation est restreinte. Par exemple à Paris, les véhicules Crit’Air 4 et 5 et non classés sont interdits du lundi au vendredi de 8 h à 20 h. Pour le Grand Lyon, les véhicules utilitaires légers et poids lourds Crit’Air 3, 4, 5 et non classés sont soumis à des restrictions 24h/24 et 7j/7.

Et l’apparition de nouvelles ZFE partout en France feront évoluer ces mesures ! A Paris, d’ici juillet 2024, les Crit’Air 2 ne pourront plus circuler (tous les diesels en fait…).

Alors il faut déjà réfléchir à des alternatives à ces carburants fossiles. Sans interdire (pour le moment) la circulation de ces véhicules, de nombreuses zones seront inaccessibles. Ce qui va à l’encontre de la liberté de voyager quand on est en van ou fourgon aménagé…

L’électrique, l’avenir de nos véhicules ?

Le tout électrique sera-t-il l’avenir pour nos vans et fourgons aménagés ? Difficile aujourd’hui de l’imaginer ainsi. Certes il existe déjà certains modèles de fourgons ou camping-cars tout électrique mais c’est minoritaire. Et un véhicule de loisirs fait face à plus de défis qu’une voiture classique question électricité.

En effet un véhicule de loisirs permet de partir en toute liberté et de façon indépendante et nomade. Alors qu’aujourd’hui les modèles électriques ont une autonomie très faible, comment prévoir une technologie suffisante pour les besoin de ce genre de véhicules ?

Limite majeure : le poids

Les batteries des véhicules électriques sont lourdes. Si pour une voiture classique on oscille entre 300 et 600 kg pour quelques heures d’autonomie, imaginez ce que cela pourrait être pour un véhicule nomade. Selon Camping-car Magazine, pour 400 km, il faudrait une batterie de 1,5 tonnes… pour un coût de 50 000 €. Le prix de certains fourgons !

Pour rappel, un van ou un fourgon se conduit avec un permis B et ne doit pas excéder 3,5 tonnes. Dès lors qu’on ajoute le poids de la batterie, on peut dépasser ce seuil. Mais surtout n’avoir aucune charge utile, c’est-à-dire qu’on garde le véhicule sorti d’usine sans rien ajouter (vaisselle, équipements, vêtements, accessoires…). Donc clairement impossible ! Il faudrait, pour garder cette marge de chargement, que la législation évolue et que le PTAC passe de 3,5 tonnes à 4,2 tonnes en gardant le permis B. C’est notamment pour cela que milite la FFCC depuis quelques temps.

Interdiction du diesel en France : déjà des modèles électriques sur le marché

Le marché du van ou du fourgon n’a pas, pour l’instant, de véhicules électriques probants. Mais les idées sont là ! Et si le Mercedes Sprinter, le Fiat Ducato ou encore le Renault Trafic existent déjà en version électrique pour les utilitaires, il est fort à parier que les aménageurs professionnels ne vont pas tarder à adopter ces modèles.

Voici d’une part les modèles commercialisés en tout électrique :

  • Citröen : le E-jumpy (220 km autonomie), e-jumper (340 km autonomie)
  • Peugeot : l’E-expert (330 km autonomie), e-boxer (340 km autonomie)
  • Mercedes : E-vito (150 km autonomie), e-sprinter (175 km autonomie)
  • Volkswagen : E-transporter (140 km autonomie)
  • Ford : le E-transit (350 km autonomie)

Et voici les modèles qui sont dans les tuyaux :

ID. Buzz (Volkswagen)

Promis en 2022, la version électrique du combi Volkswagen ne verra le jour qu’en 2025. Pour une autonomie de 500 km (batterie de 100 kWh) et un prix entre 40 000 € et 60 000 €.

E-camper (Mercedes)

Le premier de la marque qui va être commercialisé auprès du grand public, 4 couchages sur EQV. Il aura une autonomie de 350 km (sur batterie 90 kWh) avec un prix à partir de 74 000 €

e-camper mercedes

Le Truck électrique (Canoo)

 Canoo, société américaine, se spécialise dans l’électrique. La particularité de ce Truck est qu’il a été conçu pour accueillir une coque pour le transformer en un véhicule à toit levable, entre van et camping-car. Son autonomie est estimée à 320 km et sa sortie est prévue en 2023.

E-Fixxter (Camperfixx)

Les spécialistes néerlandais VDL Bus Venlo, qui produit des bus, et Camperfixx, qui aménage des vans, se sont associés pour proposer l’e-Fixxter, le premier véhicule du genre. Un prix à partir de 74 000 € pour une autonomie de 300 km.

e-fixxter

Certes l’électrique promet de belles choses pour contrer l’interdiction du diesel en France d’ici 2040 mais les budgets sont conséquents… Et le tout électrique n’est pas sans conséquence sur la pollution, notamment pour la fabrication des batteries…


1 Commentaire

  1. Kergoat

    La vignette CRITAIR, dans sa forme actuelle, est une absurdité supplémentaire des technocrates et lobbyistes de l’UE, une réflexion de “riches”.
    Il n’y a aucun sens à interdire la circulation de véhicules peu polluant ayant un certificat de contrôle technique en règle, en leurs apposant une vignette en fonction de leur date d’entrée en service. A quoi sert alors le contrôle technique et son évaluation de la pollution s’il suffit de le disqualifier sur des fondements absurdes. Cela est mensongé et absurde tout en pénalisant tous ceux qui entretiennent leurs véhicules et les maintiennent en conformité, quelque soit leurs âge et dans le respect des réglementations car ils n’ont pas eux, les moyens d’en changer!

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